De prime abord, les agrégations - nuées (d’insectes), murmurations (d’oiseaux), bancs (de poissons) et autres essaims - paraissent intrinsèquement chaotiques, insaisissables sur d’autres plans que celui de la statistique. Vu de dehors, ces structures se montrent ordonnées et semblent agir de manière stratégique. Ces formations essaiment entre autres le champ de la musique : moustiques, étourneaux et sardines se transforment alors en notes qui s’agrègent en masses sonores hautement jouissives. Les nuées peuvent s’interpréter à de nombreux niveaux, inspirent textures sonores microtonales et installations interactives. Quand les émotions leur font écho, la perception peut se tourner vers l’intérieur, libre de graviter dans les paysages secrets de l’âme humaine.
Compositions pour orchestres et ensembles, installations, performances, dialogues musico-scientifiques : cette année le Musikfestival Bern fait la place belle aux nuées.
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